Cycle de 3 conférences sur l’éducation

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La Fondation Robert Krieps organise un cycle de 3 conférences au sujet de l’éducation.

  • 16/02/2012, “Ons Kanner vun haut: : wie si se, wat sinn hir Problemer, wat ass hir Zukunft?
  • 26/04/2012, “Les innovations en cours de réalisation dans différents lycées”, au Centre Culturel de Rencontre Abbaye de Neumünster, 19h00-21h00
  • 09/05/2012, M. Siegfried Seeger “Die Schule neu denken. Anmerkungen zur Schulreform und zum Umgang damit.”, au Centre Culturel de Rencontre Abbaye de Neumünster, 18h30-21h00

Suite à la première conférence, un groupe de travail de la Fondation Robert Krieps a élaboré un document intitulé “20 Frequently asked questions”, sur la réforme de l’enseignement secondaire et de l’enseignement secondaire technique.

20 Frequently asked questions 

Sur la réforme de l’enseignement secondaire et de l’enseignement secondaire technique

  1. Question : Pourquoi faut-il réformer le lycée alors que les professeurs et les élèves en sont contents?

Réponse : La réforme a été décidée parce que les profils et les contenus de nos diplômes de fin d’études ne donnent plus automatiquement accès aux universités.

  1. Question : Pourquoi faut-il abolir les 7 sections dans la division supérieure de l’ES ?

Réponse : Parce que la spécialisation y est trop poussée et va au détriment de la culture générale ainsi que des langues et des mathématiques nécessaires dans les universités.

  1. Question : Est-il vrai que les professeurs n’ont pas été consultés ?

Réponse : La consultation des professeurs a commencé depuis la fin de 2009 et tout au long des années 2010 et 2011. Ces consultations continuent à ce jour sur des propositions de texte précises.

  1. Question : Les professeurs au Luxembourg sont-ils méprisés et dévalorisés?

Réponse : La politique sait qu’on ne fait pas de réforme sans les professeurs ni sans les élèves. Au Luxembourg, la profession enseignante n’est certainement ni méprisée ni défavorisée. Par rapport aux enseignants des pays environnants elle se trouve même dans une situation très enviable.

  1. Question : Le gouvernement veut-il brader le diplôme de fin d’études secondaires en permettant à plus d’élèves d’avoir ce diplôme ?

Réponse : Le diplôme de fin d’études doit rester d’un bon niveau. Les nouvelles propositions sur la promotion sont sévères car elles réduisent considérablement les compensations de notes insuffisantes. Mais il est de notre intérêt d’amener plus de jeunes au diplôme de fin d’études. Actuellement, sur une moyenne de 5000 élèves chaque année, seulement 38% obtiennent le diplôme de fin d’études (ES et EST) alors qu’il en faudrait  50%. Notre pays a un grand besoin de personnes très qualifiées dont nous importons actuellement une grande partie de l’étranger.

  1. Question : En augmentant le nombre de diplômés, ne va-t-on pas mettre en danger la notion d’effort et de travail ?

Réponse : Déjà au cours des dernières décennies, de plus en plus d’élèves ont obtenu le diplôme de fin d’études et ont eu accès à l’université (statistique ?). Personne n’a affirmé alors que cela a mis en danger la notion d’effort et de travail.

  1. Question : L’évaluation des compétences ne va-t-elle pas entraîner un nivellement vers le bas ?

Réponse : Les notations en points (60) restent en vigueur, les compensations seront réduites. L’évaluation des compétences permettra à l’enseignant et aux parents de voir la progression des élèves et d’intervenir au cas où ils constatent une dérive.

  1. Question : On traite l’ES et l’EST dans une seule loi. La ministre veut-elle ainsi  réintroduire le tronc commun, donc diminuer la valeur de l’ES?

Réponse : Chaque filière garde sa spécificité. Les diplômes de fin d’études de l’ES et de technicien de l’EST mènent tous les deux à l’université. Tout ce qui est formation professionnelle reste en dehors de la réforme. S’il faut réorienter les élèves de l’ES vers l’EST, il faut organiser au mieux la transition. C’est pour cela que de plus en plus de lycées offrent l’ES et l’EST dans un même établissement.

  1. Question : La grande hétérogénéité des élèves (moins de la moitié parle encore luxembourgeois à la maison) n’exige-t-elle pas des mesures spécifiques ?

Réponse : Le gouvernement veut donner à tous les enfants qui résident au Luxembourg le maximum de chance pour la meilleure qualification possible. Pour cela, il faut des approches pédagogiques différenciées, surtout au début du secondaire, avec un encadrement individuel (tutorat) et un suivi systématique. C’est ce qui se fait déjà avec un succès certain dans les classes PROCI.

  1. Question : Les classes PROCI sont-elles vraiment un moyen pour améliorer les performances des élèves ?

Réponse : Les bons élèves profitent de l’expérience PROCI. Mais les élèves faibles ont besoin de plus de suivi individuel pour éviter qu’ils ne quittent l’école sans diplôme.

  1. Question : La ministre prévoit de ne plus faire échouer un élève après la VIIe. Cela ne va-t-il pas encourager la paresse ?

Réponse : Déjà dans le système PROCI il n’y a pas de redoublement de VIIe jusqu’en Ve. Cela n’a pas posé de problème. Le message en VIIe ne doit pas être: »ça ne compte pas. » Le message doit être : il y a un bilan des compétences acquises à la fin de la VIIe et en tirer les conclusions pour le travail à faire en VIe.

  1. Question : Pourquoi veut-on à tout prix éviter le redoublement ?

Réponse : Le redoublement, c’est-à-dire répéter une année à l’identique, n’améliore pas les performances des élèves ou seulement dans des cas très rares. C’est le plus souvent du temps perdu. C’est pourquoi le redoublement dans les classes supérieures sera à l’avenir uniquement possible si l’élève et ses parents souscrivent aux conditions définies par le conseil de classe pour que l’année redoublée serve à améliorer les performances des élèves.

  1. Question : Pourquoi abolir les 7 sections dans le cycle supérieur de l’ES alors qu’un léger aménagement permettrait d’atteindre les mêmes objectifs sans perturber l’ensemble du cycle supérieur ?

Réponse : L’idée centrale, c’est de permettre aux élèves d’avoir une bonne formation en mathématiques et en langues, de choisir entre des spécialisations adaptées à leur profil, mais limitées à 12 leçons pour laisser suffisamment de temps pour la culture générale. Pour cela il faut revoir l’ensemble de la grille.

  1. Question : N’y aura-t-il plus de musique ni d’art ni de littérature au lycée ?

Réponse : Dans toutes les classes supérieures les élèves pourront choisir l’art et la musique en spécialité ou en option, de même la littérature. Il n’y aura donc pas moins, mais plus de musique et d’art pour tous les élèves.

  1. Question : Le lycée ne sera-t-il désormais plus qu’une étape vers la vie professionnelle, uniquement dictée par les besoins de l’économie ?

Réponse : La culture générale sera un objectif clairement énoncé pour tous les élèves. Mais en même temps, le lycée a toujours été non seulement un lieu de culture, mais aussi une étape vers la vie professionnelle, déterminée par un diplôme qui a sa valeur propre à cet égard.

  1. Question : Le travail personnel n’est-il pas une invitation au plagiat, donc à la malhonnêteté ? N’est-ce pas en même temps un avantage indû pour des élèves de milieux aisés qui pourront se faire aider à domicile ?

Réponse : Etre capable de produire et de présenter un travail sur un sujet est aujourd’hui une exigence générale dans toute université comme dans toute activité de communication. Il serait irresponsable de ne pas donner aux élèves l’occasion d’exercer ces compétences à l’école. Ce qui est contrôlé, c’est la compétence de rechercher des éléments et surtout de les trier, puis de composer la présentation et de la communiquer. Ces compétences sont personnelles et ne dépendent pas d’une aide extérieure.

  1. Question : Pourquoi la ministre n’entend-elle jamais les critiques des enseignants ?

Réponse : Justement sur le travail personnel la ministre a écouté les enseignants : l’envergure initiale a été réduite, il sera fait en partie à l’école sous la surveillance d’un enseignant, le résultat insuffisant ne sera pas éliminatoire, mais comptera pour une discipline du volet « spécialisation ».

  1. Question : En laissant les élèves libres de choisir les branches de spécialisation, n’arrivera-t-on pas à des combinaisons aberrantes voire à des diplômes qui compromettront l’accès à certaines universités?

Réponse : Les enseignants auront à cœur de guider les élèves pour éviter les pièges d’un système qui laisse de la place aux choix individuels. Tous les choix théoriquement possibles ne pourront être offerts dans chaque lycée, comme c’est déjà le cas actuellement avec les 7 sections.  Etant donné la large autonomie des lycées qui existe dès à présent chaque lycée continuera de choisir son profil.

  1. Question : Ne va-t-on pas tout chambarder dans tous les lycées ?

Réponse : Les simulations d’horaires en fonction des dominantes proposées montrent que les lycées continueront de fonctionner sans problème comme jusqu’ici.

  1. Question : Quelles sont les principales exigences des universités vis-à-vis des élèves auxquelles la réforme essaie de répondre?

Réponse : Les universités insistent sur l’importance de bons résultats scolaires en général dans les classes supérieures, à côté de la réussite à l’examen de fin d’études, ensuite sur une bonne formation en mathématiques et en langues et sur une formation générale sérieuse.

 

 

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By tanja